LES DIFFERENTS TRAITEMENTS DU DEFICIT DU TIBIAL POSTERIEUR
Les traitement médicaux
Les traitements médicaux ont tout leur intérêt au début des symptômes.
Votre médecin peut prescrire des traitements médicamenteux (antalgiques et anti-inflammatoires) contre la douleur et l’inflammation.
L’application de glace 20 min, 3 fois par jour peut aider.
Le repos (diminution des activités favorisantes) et la perte de poids sont à envisager en priorité.
La réalisation de semelles orthopédiques ou une orthèse afin de supporter l’arche interne peut être utile.
Parfois, une immobilisation par botte de marche pour laisser le tendon au repos est mise en place pendant 6-8 semaines.
La kinésithérapie permet de renforcer le tendon et le muscle.
L’utilisation d’ondes de choc ou la mésothérapie peuvent améliorer les symptômes.
Les infiltrations locales de PRP (renvoi vers fiche) peuvent être évoquées.
Leurs limites
Les traitements médicaux sont très utiles au tout début des symptômes d’inflammation du tendon tibial postérieure. Leur intérêt devient limité quand la déformation en pied plat valgus est installée.
L’amélioration des symptômes est longue, environ 6 mois.
Quand faut il opérer ?
Le traitement chirurgical est évoqué si échec des traitements médicaux.
Le traitement chirurgical
Les traitements sont multiples et varient suivant la sévérité de l’atteinte du tendon et des déformations associées.
Gestes sur les parties molles:
- la ténosynovectomie consiste à retirer l’inflammation autour du tendon sous chirurgie à ciel ouvert ou par endoscopie (caméra)
- la réparation du tendon
- le transfert du tendon long fléchisseur des orteils consiste à insérer ce tendon sur le médio-pied pour renforcer le tibial postérieur.
Les gestes ostéoarticulaires sont indiqués s’il existe une déformation en pied plat valgus:
- les ostéotomies consistent à faire des coupes osseuses pour recréer une arche interne et repositionner le pied en position normale.
- les arthrodèses consistent à bloquer les articulations pour repositionner le pied. Elles sont indiquées lorsque la déformation en pied plat valgus est fixée.
Leurs limites
Les résultats en terme de fonction sont généralement meilleurs lorsque le pied est encore souple avant la chirurgie.
Les risques si on n’opère pas
Sans traitement, la déformation progresse, l’arthrose aussi, le pied s’enraidit, les symptômes douloureux deviennent chroniques.
L’OPERATION
Anesthesie
Une consultation préopératoire avec un médecin anesthésiste-réanimateur est obligatoire. Ce médecin vous expliquera, lors de cette consultation, les modalités et les choix possibles d’anesthésie adaptée à la chirurgie et à vos problèmes de santé.
Il fera également fait le point sur vos traitements médicamenteux. De nouveaux traitements pourront être mis en place, que cela soit avant ou après l’intervention. Les plus fréquemment utilisés sont des anticoagulants, des antibiotiques, des antalgiques, des anti-inflammatoires… Ils comportent bien sûr des risques spécifiques.
L’anesthésie opératoire est le plus souvent loco-régionale (anesthésie englobant un segment de membre, de la jambe aux orteils) associée à une anesthésie générale. L’anesthésie loco-régionale permet dans un grand nombre de cas d’avoir une action antidouleur extrêmement intéressante qui diminue la prise de médicament.
Réalisation de l’anesthésie au bloc opératoire. L’équipe d’anesthésie de la clinique du sport de Mérignac sont des experts reconnus dans l’anesthésie loco-régionale. Ils utilisent L’échographie qui sécurise grandement le geste. Certains membres de l’équipe sont également formés au techniques d’hypnose.
Installation
Au bloc opératoire, vous serez installé à plat dos, légèrement incliné vers le côté opposé à celui de l’opération. Le recours à un garrot est habituel, pour interrompre temporairement l’arrivée de sang au niveau de la zone opératoire. Celui-ci sera mis en place au niveau de la cuisse. Les techniques chirurgicales sont nombreuses. Elles sont dès que possible réalisées en mini-invasif ou sous endoscopie. On diminue ainsi de façon très importante, le risque de complication. Quand cela n’est absolument pas possible, on réalise alors l’intervention à ciel ouvert (c’est à dire sous le contrôle de la vue). Lors de votre passage au bloc opératoire, ne vous étonnez pas si l’on vous demande plusieurs fois votre identité, le côté à opérer (à votre arrivée, lors de votre installation…) : c’est une procédure obligatoire pour tous les patients.
L’ouverture
Les incisions dépendent des gestes réalisés et des difficultés rencontrées le jour de l’intervention.
Les gestes sur les parties molles
- la ténosynovectomie : en endoscopie, on réalise des incisions centimétriques sur la face médiale du pied et de la cheville. A ciel ouvert, l’incision de quelques cm est sur la face médiale du pied.
- la réparation du tendon: l’incision à ciel ouvert de quelques cm est sur le côté médial du pied.
- le transfert du tendon long fléchisseur des orteils: à ciel ouvert, nécessite une incision d’une dizaine de cm sur la face médiale du pied.
Les gestes ostéoarticulaires
Ils sont indiqués s’il existe une déformation en pied plat valgus :
- les ostéotomies du calcanéum: à ciel ouvert, l’incision d’environ 3-4 cm est sur le côté latéral du calcanéum. En percutanée, les incisions sont centimétriques.
- les arthrodèses consistent à bloquer les articulations talonaviculaire, sous-talienne et calcanéocuboïdienne: à ciel ouvert, une incision dorsale sur le médiopied et une incision latérale sont réalisées, de moins de 10 cm.
A) axe de l’arrière pied normal
B) axe de l’arrière-pied en valgus
C) axe de l’arrière-pied corrigé grâce à l’ostéotomie
– Les arthrodèses consistent à bloquer les articulations talonaviculaire, sous-talienne et calcanéocuboïdienne et de les fixer à l’aide de matériel d’ostésynthèse (agrafes, vis, plaques). Parfois, il est nécessaire d’ajouter une greffe d’os en provenance de la crête iliaque (bassin).
Les gestes associés
En cas de rétraction du tendon d’Achille, un allongement peut être associé.
La fermeture
Les incisions peuvent être fermées par agrafes ou fils résorbables. Le pansement n’a pas besoin d’être refait jusqu’à la prochaine consultation de contrôle à 10/15 jours.
La durée de l’intervention
La durée de l’intervention chirurgicale varie entre 30 min et 3h. Elle dépend du type d’intervention et des gestes associés. L’hospitalisation varie entre 1 et quelques jours et dépendra des gestes chirurgicaux réalisés.
Transfusion ?
L’intervention chirurgicale est réalisée sous garrot afin de minimiser le risque de saignement. Dans de très rares cas, un apport de globules rouges peut être nécessaire en post-opératoire et est lié à la présence de troubles pré-existants comme une anémie préopératoire, des troubles de la coagulation, un traitement anticoagulant ou anti-aggrégant…
Restez acteur de votre récupération post-chirurgicale
Ensemble avec nos patients